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La Pardige : tiers-lieu à but non lucratif

Quand l’Éducation Populaire façonne un lieu où naissent des projets et s’émancipent des individus

18 septembre 2024

C’est au cœur même de Brioude, petite ville d’environ 7000 âmes au sud-ouest de la Haute-Loire, qu’une dynamique inter-associative s’est concrétisée en 2007, investissant le 53 rue de la Pardige.

Impulsée par dASA (association d’éducation populaire créé en 1999), la création d’une SCI a permis l’achat de ce bâtiment destiné dès son origine à accueillir au rez-de chaussée un café-lecture, les étages étant réservés à l’espace des bureaux, des salles de formations et des communs (accueil, bibliothèque, imprimante, stockage de matériel…). Au départ, dASA et Obsidienne (CAE du bâtiment), ainsi que les deux associations qui portent le café associatif La Clef (La plume de ma Tante et Le Porte Plume) utilisent une partie des étages, puis arrivent d’autres associations : Accueil Paysan, l’AFOCG, Haute-Loire Bio, Ilôts Paysans, Soleil Devant, La Calligramme... 

« Favoriser l’émancipation des individus, démultiplier les espaces de formations, de réflexions, des moments et des espaces où « ça se croise », où les usager.es partagent et construisent du savoir. »

La Pardige est donc un de ces lieu collectif, inter-associatif, ouvert au public, qui, s’il ne s’appelait pas tiers-lieu (le mot n’existait pas encore à l’époque !) en avait pourtant toutes les caractéristiques : mélange d’activités économiques et d’intérêt général, espaces d’échanges et d’expérimentations multiples, gouvernance collective. Au delà, c’était et c’est toujours une même intention qui anime les acteurs et actrices de la Pardige, celle de favoriser l’émancipation des individus, en mettant un lieu à disposition pour démultiplier les espaces de formations, de réflexions, des moments et des espaces où « ça se croise », où les usagers et usagères partagent et construisent du savoir.

Ainsi, la Pardige est un lieu d’Éducation Populaire : accessible à toutes et tous, la variété de ses activités permettant le mélange des publics divers. Le café joue là un rôle important, car il suffit juste de pousser la porte pour accéder à cet espace de proximité centré sur l’accueil inconditionnel sans obligation de consommer. Avec sa programmation culturelle  conçue par et pour les habitants et habitantes, son espace parents-enfants, son restaurant local et bio, sa cantine solidaire, il favorise les échanges et stimule les initiatives. A l’étage, les espaces dédiés aux formations permettent à chacun et chacune  d’apprendre différemment. Une large palette de formations et d’ateliers participatifs favorise l’accès aux savoirs et aux savoir-faire : formation à la rénovation, chantier participatif autour de l’éco-construction, atelier débat sur des sujets de société, participation à la création d’un reportage audiovisuel, mise en lien avec des espaces de lieux test agricoles… Dans cette petite ville de campagne, la Pardige est un lieu où sont mises en valeurs les initiatives de chacun et chacune. Un tiers lieux comme un écho à la vivacité d’un territoire rural. 

Habitée par l’éthique de l’éducation populaire et animée par des associations loi 1901, la Pardige est donc une pépinière associative qui soutient une économie dont l’objet est avant tout de faire du possible avec d’autres.  

Riche de 17 ans d’expérience de “vie associative commune” dans un même bâtiment, la Pardige participe à l’espace de co-formation de l’Association Nationale des Tiers-Lieuses, qui soutient les tiers-lieux à but non lucratif et non spéculatif, c’est à dire des tiers-lieux sans rémunération du capital investi. 

Cet article est publié en Licence Ouverte 2.0 afin d’en favoriser l’essaimage et la mise en discussion.