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Repenser la notion de travail depuis les tiers-lieux ?

Quel rôle peuvent réellement jouer les tiers-lieux pour penser l’évolution du travail ?

7 juillet 2022

Le tiers-lieu est-il un espace de travail et si oui, de quel travail est-il le lieu ? Entre la promesse du « travailler autrement » et la capacité réelle à changer le rapport au travail, les tiers-lieux doivent affirmer leur projet éducatif.

Évacuer la question du travail ?

« Travailler autrement » ! Ce mot d’ordre, nous l’avons souvent entendu. Il a appuyé ces dernières années le développement exceptionnel des tiers-lieux en France. Même s’il est sincère, ce leitmotiv n’aurait-il pas fini par devenir un simple affichage marketing, à défaut d’avoir été véritablement mis en débat et pensé collectivement ? Sans entrer dans les débats (encore vifs) sur la définition d’un tiers-lieu, rappelons que si ce lieu est « tiers » c’est qu’il n’est ni un lieu de production (le bureau, l’atelier, la terre…) ni de reproduction (le domicile). A minima, donc, on peut affirmer qu’un lieu ne faisant qu’abriter du travail ne serait pas un tiers-lieu, mais un simple bureau (atelier, terre…) partagé ! Si nous travaillons autrement dans les tiers-lieux, de quoi est donc fait cet « autrement » ?
La posture classique des tiers-lieux est agnostique à l’égard du cadre dans lequel s’exerce le travail des usagers du lieu. Quel est leur métier ? Quelle est leur activité ? Sont-ils salariés, auto-entrepreneuses, chômeurs, retraitées ? Peu importe : elles et ils sont les bienvenus ! Cette posture frôle même l’indifférence dès lors qu’il s’agit de considérer les conditions concrètes d’exercice du travail. Tel free-lance, qui est présent en permanence, gagne-t-il correctement sa vie ? Telle salariée ne se trouve-t-elle pas discriminée dans son emploi ? Telle activité abritée est-elle éthiquement acceptable ? Ces questions sont parfois abordées avec une certaine bienveillance, mais peuvent aussi, au contraire, être balayées d’un revers de la main au nom d’une forme de non-ingérence dans le travail des personnes. Le « travailler autrement » ne cacherait-il pas, en définitive, une manière d’évacuer la question du travail ?


Le salariat (qu’il soit industriel ou de bureau), renforcé par le taylorisme, est une mise au pas des corps, un contrôle du temps de travail qui se réalise sous l’œil de l’employeur. Le travail est progressivement passé de l’espace domestique à l’usine à mesure que la machine est devenue la propriété d’une industrie dopée aux capitaux, concurrençant l’artisanat : dans un monde où la pluri-activité (culture, élevage, artisanat…) était la règle, ce mouvement ne s’est pas étendu au début du XIXe siècle sans provoquer de violents conflits sociaux, à l’instar du luddisme en Angleterre ou de la révolte des canuts en France.

Impossible de regarder l’extension actuelle des tiers-lieux sans connaître cette histoire ! Ne nous cachons pas les yeux : ce développement s’inscrit dans les évolutions post-fordistes du travail et va de pair avec la généralisation des approches néolibérales, où chacun est censé être responsable de son « employabilité » personnelle, dans un marché du travail où la discontinuité, la flexibilité, la mobilité sont de mise ; où, pour beaucoup de travailleurs, l’ordinateur portable connecté est devenu le seul outil de production – un outil réalisant par lui-même le contrôle de la mise au travail. Atomiser le travail (dans un formidable mouvement d’externalisation) à la fois juridiquement, socialement et spatialement n’est-il pas une manière extrêmement efficace de l’invisibiliser et donc de le rendre en partie gratuit ? Ces réflexions font écho à celles des autrices féministes qui depuis plus de 50 ans tentent de placer le travail domestique au cœur de la réflexion sur le travail lui-même. « They say it is love. We say it is unwaged work » (“Ils disent que c’est de l’amour. Nous disons que c’est du travail non rémunéré”) écrivait Silvia Federici  Federici, Silvia, Wages against housework. The Falling Wall Press, 1974, 9 p. : les travailleurs en tiers-lieux ne seraient-ils pas légitimes à dire : « They say it is freedom. We say it is unwaged work » (“Ils disent que c’est la liberté. Nous disons que c’est un travail non rémunéré”) ?


Dans notre monde post-fordiste, et sous l’effet de l’idéologie de la « liberté » qu’offrirait le freelancing, il y a danger à ce que les tiers-lieux deviennent ces espaces du travail que personne ne rémunère mais dont les donneurs d’ordres tirent, au final, une plus-value : travail créatif, travail d’entretien du capital humain, travail de reproduction du désir productif, travail de pollinisation intellectuelle, etc. Quelques grandes enseignes de bricolage ne s’y sont pas trompées en délégant une partie de leur R&D à des fablabs ouverts à leurs clientèles…

Se réapproprier la question du travail !

André Gorz Gorz, André, Bâtir la civilisation du temps libéré. Les liens qui libèrent, 2013, 64 p. faisait joliment la différence entre le travail que l’on fait, et le travail que l’on a – ce second travail étant en réalité « le travail-emploi » rémunéré, mis au service, dans nos sociétés, de la valorisation du capital financier. Il avait perçu, dès la fin du siècle dernier, le potentiel exceptionnel de ce que l’on n’appelait pas encore les tiers-lieux pour sortir des logiques de travail-emploi et se réapproprier le travail – tout le travail, et non pas seulement le travail immédiat, faussement libre, en réalité aliéné aux donneurs d’ordres, clients ou managers. Qu’est-il produit dans un tiers-lieu qui se situe au-delà du travail-emploi ? Du lien social ? De la convivialité ? Sans doute, mais toute vie collective de bureau ou d’atelier en produit, et ce dans de bien plus grandes quantités que les tiers-lieux ! La vraie question est plutôt de savoir si ce qui est produit constitue du travail gratuit approprié par le capital hétéronome ou s’il alimente un commun, s’il contribue à permettre à chacun de se réapproprier l’intégralité de son travail et à nourrir une quête d’autonomie en collectif

Cette quête d’autonomie constitue en effet un projet désirable pour imaginer le travail (de) demain. Les aspirations sont immenses : on le voit au travers les mouvements de « grande démission », de « désertion », qui émergent aujourd’hui après vingt-cinq ans d’incubation et qui inquiètent tant les DRH. Les tiers-lieux, dans toute leur diversité, semblent apporter non pas une réponse, mais une proposition de démarche. Non pas pour résoudre la question de l’exode du travail-emploi, mais pour au contraire bâtir sur ce désir une possibilité de sortir des rapports sociaux dominants et de démarchandiser le travail. En cela, ils se rapprochent en tous points d’autres mouvements dont le plus manifeste est indubitablement celui de la coopération de travail autonome (coopératives d’activités et d’emploi – CAE –, mutuelles de travail et autres formules). Au tiers-lieu dépassant le bureau, l’atelier, la terre et le domicile, répond le tiers-travail dépassant salariat et indépendance. Les liens entre tiers-lieux et CAE sont anciens, multiples, forts, divers. Ils se sont même souvent traduits par des projets « combinés » comme Oxamyne Création commune de la CAE Oxalis et du tiers-lieu La Myne (Lyon) , Pointcarré Issu d’une volonté commune de Coopaname, Minga, Franciade, Artefact93 et l’Acces (Saint-Denis) , La Cape Projet soutenu par l’association ANIS, hébergée par la CAE Opteos et implantée au labo 140 situé à la Condition Publique (Roubaix) ou le groupe de réflexion Elkarlan Initié par le tiers-lieu Laneko (Hendaye), Pôle Emploi Saint Jean de Luz et la CAE-tiers-lieu Interstices Sud Aquitaine (Hendaye) . Pour autant, ces combinaisons ne sont pas encore parvenues à donner naissance à un projet mobilisateur nouveau, issu d’un croisement fécond, et dont le cœur serait la sortie du travail-emploi. Il s’agirait de bâtir, sur les principes croisés du tiers-lieu et de la mutualité de travail, des mécanismes de revenu d’existence, de socialisation des efforts et des talents, de partage des désirs (des passions – pour reprendre une terminologie fouriériste), d’autogestion, de coopération intégrale. Nous connaissons parfaitement tous ces rouages qui ont été mille fois expérimentés et qui sont bien documentés : reste à oser imaginer et mettre en œuvre ce à quoi ils pourraient donner naissance en commun.

CDI Communautaire : une expérimentation de contrat de travail communautaire Connie & Benjamin Chow-Petit et Nicolas Loubet, Revue sur les tiers-lieux #8, 2022, 22 p. Disponible sur : https://coop.tierslieux.net/wp-content/uploads/2021/10/Revue8.pdf (Consulté le 14/06/2022) .

[…] En 2017, la communauté mynoise, particulièrement engagée dans des actions expérimentales et donc par nature incertaines, a ressenti un besoin de prise de soin de ses contributeur·ice·s, notamment par la sécurisation socio-économique. En effet, à la MYNE comme dans d’autres écosystèmes, les individus finissaient assez souvent par s’épuiser – alors même que le dynamisme collectif est vibrant. La communauté a travaillé sur plusieurs projets pour tenter de répondre à cette situation.
C’est ainsi qu’a émergé l’idée d’un “CDI Communautaire” (CDI pour Contrat à Durée Indéterminée) […] née de trois constats :
1/ La précarité de la situation socio-économique, juridique et financière des contributeur.ices dans et autour de la communauté de La MYNE.
2/ Le constat d’une friction entre différentes pratiques, des organisations hiérarchiques et plus conservatrices aux organisations coopératives, entrepreneuriales et plus agiles.
3/ Beaucoup de personnes “alternent” au cours de leur vie entre “indépendants” au sens le plus large possible (demandeurs d’emploi, bénéficiaires de prestations, entrepreneurs, contributeurs à des biens communs ou des associations, auto-entrepreneurs, etc.) et des “formes d’emploi traditionnel” avec des horaires de bureau (9 à 17), où ils ne sont pas aussi indépendants mais plus stables économiquement. Cette alternance étant plus souvent subie que voulue.
Le CDI Communautaire vise à être un contrat à durée indéterminée qui n’est pas attaché à une seule personne, mais plutôt à un rôle et à une fonction ou une mission, exercé par un groupe de personnes qui fonctionnent de manière solidaire. Cela permet une forme de stabilité, mais aussi de liberté pour les salariés. […]

Passer aux actes : l’éducation d’abord !

Par où peut-on, doit-on, engager un projet de réappropriation de la question du travail dans les tiers-lieux ? L’ambition est conséquente, et le chemin semble encore long. On peut sans doute proposer trois premières pistes d’action parmi beaucoup d’autres.
D’abord, il s’agirait de s’intéresser au travail que les tiers-lieux mobilisent directement, celui des « permanentes » et « permanents » des lieux. Comment se concentrer sur quoi que ce soit si l’on n’est pas soi-même exemplaire en qualité d’employeur ? En cela, la problématique des tiers-lieux n’est pas très différente de celle des organisations de l’ESS, où la focalisation sur le projet social ou sociétal de l’entreprise, sur sa gouvernance démocratique, cache souvent un isomorphisme managérial, c’est-à-dire une reproduction simple, non interrogée, des schémas d’administration et de gestion de l’entreprise classique. Question de moyens et d’environnement : alors que les tiers-lieux sont remarqués pour leur capacité à expérimenter, ils n’échappent pas au new public management et à son implacable logique gestionnaire rigidifiante ; les collectifs tentent de redessiner des process mais la créativité est parfois limitée par les comptes à rendre aux tiers – en particulier aux tiers financeurs auprès desquels les facilitateurs et facilitatrices tendent à passer plus de temps qu’auprès des collectifs qui les ont recrutés. Et puis, les exemples d’organisations ayant réussi à bousculer les enjeux managériaux sont rares et peu connus : nous manquons de références partagées ! Pourtant, les questions sur la condition de travailleur des facilitatrices et facilitateurs émergent : cas d’épuisement professionnel, difficultés à transmettre les mandats de direction, méconnaissance des obligations d’employeur, précarité économique, etc. Comment y répond-on de manière exigeante, et cohérente avec qui nous sommes ?

Ensuite, il s’agit de dépasser l’indifférence des tiers-lieux à l’égard des conditions de travail de leurs hôtes. Nous sommes légitimes à interroger, à mettre en débat de manière originale, les questions de santé et sécurité au travail, de tarification, d’accès à la protection sociale, des usagères et usagers de nos lieux. Nous pouvons sensibiliser, prévenir, promouvoir, organiser des formes d’épaulement mutuel, faire la pédagogie des cadres légaux, mutualiser des services… et ce faisant, nous pouvons même préfigurer ce qui pourrait être une forme de dialogue social nouveau, avec des instances spécifiques, s’inscrivant pleinement dans l’esprit du droit du travail, mais adaptées au cadre que nous partageons C’est ce que l’étude-action ECHO, initiée par Coopérer pour Entreprendre et réalisée auprès des travailleurs indépendants présents dans les tiers-lieux, a commencé à défricher depuis le printemps 2021. ECHO, 2022, disponible sur : https://cooperer.coop/wp-content/uploads/2021/01/ECHO-plaquette.pdf (Consulté le : 14/6/2022). .

Enfin, il s’agit de favoriser l’agir en commun. Évidemment, une forme juridique coopérative facilite ce type de démarche, mais il est toujours possible de s’atteler à ces questions sans attendre une hypothétique transformation des statuts. Créer une tontine ? Une caisse de secours mutuels ? Organiser entre nous les sorties d’école ? L’approvisionnement alimentaire ? Se soutenir mutuellement dans ce qui pourra préparer, un jour, notre exfiltration du marché du travail ? Tout est intéressant à expérimenter, dès lors qu’il est mis en débat et construit collectivement.

Les tiers-lieux, une réalisation du socialisme utopique ?

“Les études historiques montrent qu’à partir du XVIIIe siècle, des espaces publics populaires ont existé, qui se sont manifestés en particulier par un foisonnement associationniste dans la première moitié du XIXe siècle et dont l’une des principales revendications a été celle de l’organisation du travail [Chanial, 2001; Laville 1999; La Revue du MAUSS, 2000].” Dans une logique réciprocitaire Jean-Louis Laville, Avec Mauss et Polanyi, vers une théorie de l’économie plurielle – Revue du Mauss. 2003. , la charité se voit substituée la solidarité, des actions collectives entre citoyens libres et égaux. Le tiers-lieu serait-il une concrétisation pragmatique de la pensée des socialistes utopistes ?
Fourier proposait de refonder la société en partant d’un lieu commun de vie, d’activités, de productions et de passions : le phalanstère. Basé sur le modèle du phalanstère, Godin conçoit le familistère de Guise en tant que lieu de vie, d’éducation et de production collectif, doté des normes de confort les plus hautes de l’époque. Tout y est pensé pour vivre en autarcie une certaine qualité de vie et s’y procurer des “équivalents de richesse”. Nombre de tiers-lieux revendiquent des principes proches, notamment un cadre familier et convivial (comme au domicile) avec toutes les commodités et capacités d’organisation productive d’une entreprise. Selon Proudhon, « la propriété, c’est le vol » : l’industriel volerait le travail du travailleur tout comme le propriétaire volerait le locataire, ou le commerçant, le consommateur. Seul le travail produirait de la richesse : il serait facteur d’autonomie, révèlerait l’homme et pourrait être un plaisir. L’émancipation de l’individu par l’activité marchande ou non marchande n’est-elle pas l’un des piliers du tiers-lieu ?
Les tiers-lieux semblent s’inscrire du côté de l’économie sociale et solidaire en ce qu’ils prennent racine dans la remise en question des rapports au travail et s’inspirent de dynamiques autogestionnaires. Ils semblent également issus de l’entrepreneuriat social au sens italien, en ce qu’ils sont porteurs de l’intérêt général et prennent en compte toutes les parties prenantes au service du territoire, de l’action conduite. Il s’agit du droit à l’initiative basé sur la solidarité, principe intégré à l’économie solidaire.

Le terreau social et économique apparaît donc très fertile et participe de l’émergence rapide de ces nouveaux lieux de travail, d’activité ou de production où la dynamique de solidarité et de coopération pourrait se voir renforcée par la revendication d’un projet éducatif.

Toutes ces actions placent au cœur même du fonctionnement des tiers-lieux leur dimension éducative. Ce n’est pas une découverte, mais il convient de l’affirmer, de le revendiquer : les tiers-lieux, au même titre que les CAE, sont essentiellement des lieux d’éducation, au sens le plus noble du terme, c’est-à-dire des lieux où chacun doit pouvoir trouver de multiples possibilités de forger les armes collectives de son autonomie. Pour nous réapproprier la question du travail dans les tiers-lieux, nous avons avant tout à élaborer ensemble des outils de compréhension, de distanciation, et donc d’émancipation, à l’égard de tout ce qui constitue l’imaginaire du travail-emploi : règles du jeu, représentations, injonctions hétéronomes, aliénations…

En cela, nous ne ferons que renouer avec une histoire d’expériences variées où ce sont des lieux qui ont constitué les creusets de production et d’échange de savoirs, dans une logique d’éducation populaire : bourses du travail, community centers, universités populaires, etc. Ces expériences nous disent toutes que le travail spécifique qui est à l’œuvre dans les tiers-lieux ne peut pas être un travail-emploi délocalisé et atomisé, mais un travail inaliénable, émancipateur, facilité par le collectif, dont il faut revendiquer la dimension éducative : un travail de coproduction de soi.

Un exemple de combinaison de tiers-lieu et de CAE : Consortium Coopérative aux Usines

Créée en juillet 2015, Consortium Coopérative est une Coopérative d’Activités & d’Emploi (CAE) sous statut SCOP dont l’activité principale est l’accompagnement des porteurs et porteuses de projets et des professionnel.les de la culture. Née aux Usines, tiers-lieu / tiers-espace situé à Ligugé, l’équipe d’appui et, plus ou moins directement, les entrepreneurs-salariés de la CAE sont quotidiennement en lien avec les travailleurs des Usines appelés “les résident.e.s”. Ils et elles travaillent dans des bureaux, des ateliers, les jardins et/ou la sur le terrain autour des enjeux de développement territorial, d’éducation à la nature, d’information locale, mais également pour certains sur des manuscrits, les cheveux, la terre, le houblon, le compost, le métal, le bois, la pierre, l’électronique… A l’image des sujets et matières énumérés, les statuts juridiques sont très divers. Avec la transectorialité pour étendard, les mises en lien et coopérations internes comme externes entre résidents et entrepreneurs-salariés (quand ils et elles n’ont pas la double casquette) s’organisent au bénéfice de chacun grâce à cette proximité. Quelques illustrations d’heureux croisements d’approches, de savoir-faire, de sensibilités…

En 2019, Oxalis Ergonomie & Ingénierie et Anne Moirier artiste plasticienne proposent à la Coopérative Tiers-Lieux et à Consortium Coopérative une expérimentation Art & ergonomie permettant d’enrichir les principes de gestion et de conception d’un tiers-lieu en y intégrant une réflexion pluridisciplinaire sur les conditions de travail pour l’ensemble des acteurs (utilisateurs, sociétaires, facilitateurs). Aux Usines, ce sera l’occasion d’un peu plus (se) découvrir chacun.e au travers d’un geste artistique. Les Archives du Présent a offert un cadre propice à l’expression des singularités au-delà du travail, favorisant par là-même les rapprochements interpersonnels et l’émancipation de chacun.e.

URBAN jungle, un salon de coiffure installé aux Usines à l’initiative d’un entrepreneur-salarié de Consortium Coopérative. Au-delà d’avoir trouvé un espace de travail collectif, un statut et un accompagnement grâce à la complémentarité du tiers-lieu et de la CAE, Luck Martin a suivi le parcours Make ! proposé par Les Usines. Destinée à toute personne curieuse, motivée, en recherche de projets et désireuse d’être accompagnée dans un dispositif individualisé et à la carte autour des thématiques fablab et numérique, Luck s’est emparé du parcours pour réaliser l’aménagement de son salon de coiffure en utilisant l’expérience, les savoirs faire et les machines du fablab.

Embauché ponctuellement pour réaliser une production de mobilier bois au fablab des Usines, Pierre Phelippon a depuis créé L’établi des jardins avec l’appui de Consortium Coopérative. Menuisier ébéniste, il propose de la création/rénovation de mobilier ainsi que de l’aménagement intérieur/extérieur tout en contribuant au fablab sur son temps libre.

Cet article est publié en Licence CC By SA afin d’en favoriser l’essaimage et la mise en discussion.