Les tiers-lieux nourriciers, une réappropriation citoyenne de l’alimentation

Études Alimentation Publié le 15 janvier 2025 par France Tiers-Lieux, Association Nationale des Tiers-Lieux, Fab'Lim, Coopérative Tiers-Lieux et Réseau Cocagne

Dans la continuité de nos travaux d’observation et d’analyse des tiers-lieux, découvrez l’étude Les tiers-lieux nourriciers, une réappropriation citoyenne de l’alimentation, réalisée par France Tiers-Lieux, l’Association Nationale des Tiers-Lieux, La Coopérative Tiers-Lieux, Fab’Lim et le Réseau Cocagne, avec le soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso et de la DRAAF Occitanie.

EDITO

La nécessité d’intensifier l’agriculture après-guerre a entraîné une course à l’industrialisation des systèmes alimentaires, entendus comme « la façon dont les hommes s’organisent dans le temps et l’espace pour obtenir et consommer leur nourriture » (Malassis, 1994). Celle-ci a fini par montrer ses limites à mesure de la prise de conscience des externalités négatives générées sur le plan économique, social et environnemental : dégradation des écosystèmes, disparition d’emplois, inégale répartition de la valeur, dommages sur la santé humaine, etc. (Rastoin, Ghersi, 2010). En réponse à cela, de nouvelles initiatives de relocalisation de filières sont en train d’émerger voire d’essaimer. Portées par des collectivités, des structures d’accompagnement, des consommateurs ou des entrepreneurs des territoires, elles témoignent d’une nécessaire transition vers des systèmes agricoles et alimentaires plus durables.

Cette transition passe par l’instauration de nouvelles formes d’organisation, de gouvernance et d’expérimentation sociale dans les territoires en raison de la pluralité d’acteurs impliqués (agriculteurs, artisans, distributeurs, consommateurs, habitants, élus…). C’est ainsi que nous assistons peu à peu à un changement de posture, passant d’une logique verticale de filière à une logique horizontale de système alimentaire territorialisé (Chiffoleau, Prévost, 2012). Encouragées par une réappropriation citoyenne croissante des questions alimentaires, de telles initiatives sont propices à l’émergence de réponses novatrices à des enjeux de société majeurs comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Depuis plus de 5 ans, nos différents travaux montrent que de plus en plus de tiers-lieux s’engagent sur les questions alimentaires et agricoles, nombre d’entre eux se revendiquant “tiers-lieux nourriciers”, et font pleinement partie de ces initiatives qui bousculent les systèmes alimentaires : en mobilisant les citoyens dans les transitions agroécologiques, en créant des ponts entre mangeurs et producteurs, et en initiant des partenariats entre acteurs de la recherche, associations locales et institutions.

Les chiffres du recensement 2023 des tiers-lieux confirment l’importance de cette dynamique : 10% des 3 500 tiers-lieux se définissent comme des tiers-lieux nourriciers et 16% des tiers-lieux ont développé des partenariats avec des acteurs de l’agriculture et de l’alimentation.

L’étude «Tiers-lieux nourriciers, une réappropriation citoyenne de l’alimentation ?» a pour objectif d’éclairer les points sur lesquels il convient de conforter les tiers-lieux nourriciers pour leur permettre de contribuer pleinement aux enjeux de démocratie alimentaire de leur territoire et de transition vers des systèmes alimentaires plus justes, durables et inclusifs pour tous.

SOMMAIRE

1 | MODÈLES SOCIO-ÉCONOMIQUES
2 | RAPPORT AU TRAVAIL
3 | PRODUCTION ET GESTION DE COMMUNS
4 | GOUVERNANCE ALIMENTAIRE TERRITORIALE
5 | RELATIONS AUX POLITIQUES PUBLIQUES
6 | 12 PORTRAITS DE TIERS-LIEUX NOURRICIERS